Arlequin ressuscité


 

Hier enfin j’ai retrouvé
Mon arlequin ressuscité.
Pour se cacher de Colombine
Il avait mis en mousseline
Un pantalon poche béante
Tout noir de fumée indécente
A trous partout ne cachant rien
Des misères d’un pauvre humain.
Voyons quel est ton choix, pervers ?
Es-tu descendu aux enfers ?
Diablotin voyant ses bassesses,
Quitte tout, montre ses fesses.
Merveille ! En simple nudité
Il arborait naïveté,
Beauté, fierté, charme et souplesse,
Vivait un frisson de tendresse.
Ragaillardi, souple et gracile,
Courait-il en ce lieu tranquille.
On parvenait sur la montagne.
Il regardait là sa compagne.
Elle avait mis foulard de soie
Comme un sari pour notre joie.
Princesse frivole et follette
Elle charmait l’aimant poète
Laissant deviner des désirs
Qui mèneraient vers les plaisirs.
Tous deux, ils levèrent les yeux
Vers des cieux de gamins heureux.
Les horizons se rapprochaient,
Des fleurs d’amour s’épanouissaient.

 

Gérard Dupin, Poète naturiste libre